- JEAN CLIMAQUE
- JEAN CLIMAQUEJEAN CLIMAQUE saint (580 env.-env. 650)Moine au mont Sinaï pendant un demi-siècle, Jean doit son surnom à son œuvre majeure, L’Échelle (en grec klimax ) du paradis , véritable somme de la vie ascétique qui résume trois siècles d’expérience monastique, en se fondant surtout sur celle du Sinaï. L’Échelle commence par le «renoncement au monde» et s’élève en trente degrés (le nombre des années vécues par le Christ) jusqu’à «la foi, l’espérance et l’amour». Elle insiste sur la praxis et frappe par le caractère méthodique de sa psychologie. C’est un ouvrage rude, abrupt, écrit dans une langue resserrée, souvent poétique, aérée par des anecdotes ironiques qui démasquent vices et passions. L’anthropologie sous-jacente est unitaire: il s’agit de pénétrer l’inconscient et de «circonscrire l’incorporel dans le corporel» pour métamorphoser l’éros . L’invocation brève, ou «monologie», liée au rythme de la respiration («que la remémoration de Jésus soit collée à ta respiration»), rassemble et purifie la conscience et l’unit au cœur. C’est là un témoignage précieux sur l’ancienneté de la «méthode» hésychaste.L’Échelle a profondément marqué la spiritualité de l’Orient chrétien. Elle fut traduite en latin dès le XIIIe siècle et semble avoir été à l’origine de toutes les «saintes échelles» du Moyen Âge. Traduite en français en 1652 par Arnauld d’Andilly, elle a inspiré le réformateur de la Trappe, l’abbé de Rancé.
Encyclopédie Universelle. 2012.